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Comme un éclat de rire vient consoler tristesse.

28 mai 2013

C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule.

 

Marlon+Brando+PNG

 

Cétait le jour du solstice dété. Le jour le plus long de lannée. Kevin accourut vers les toilettes, et vomit de tout son sou. Putain tu gères pas, il est seulement une heure du mat’ se blâma-t-il. Il ne se sentait pas bien du tout. La musique techno qui envahissait la pièce d’à côté semblait lointaine. Il vomit de nouveau. Il n’avait pas l’impression d’avoir bu tant que ça pourtant, il avait fumé beaucoup aussi mais d’habitude il tenait au moins avant trois heures du matin. Ses potes allaient se moquer de lui lorsqu’il allait ressortir. Et finalement, il n’avait même pas envie de retrouver les autres. Il tira la chasse d’eau, referma le couvercle sur la cuvette et déposa sa tête dessus. Il était fatigué, fatigué de cette superficialité constante. Fatigué de se retrouver tous les samedis soirs dans des foutus toilettes. Fatigué de devoir se droguer pour s’amuser, et pour ne pas passer pour un ringard. Mais il faisait tout ça pour oublier que sa vie n’avait pas de sens, pour faire semblant d’être heureux, pour essayer de se convaincre lui-même qu’il l’était en tout cas. Mais cette nuit, le voile qui embrumait ses pensées s’était échappé, il était soudainement complètement lucide. Il aimait cette sensation, d’enfin comprendre. Dans ces soirées, les jeunes comme lui voulaient oublier, même inconsciemment, la routine écrasante des jours moroses. Tout le monde n’était pas malheureux, non. Mais personne n’était heureux. Kevin trouvait la condition humaine si pathétique parfois. Condamnés à vivre, condamnés à rêver du bonheur, condamnés à le frôler du bout des yeux, condamnés à sourire. Il aurait voulu échapper à cette tragédie. Mais il savait déjà ce qui allait se passer. Le brouillard reviendrait, il oublierait cette brusque mélancolie cynique avec la gueule du bois du matin. Rien ne changera. Il se leva difficilement lorsqu’il entendit les rires de ses amis se rapprocher des toilettes. Il fit son sourire le plus sincère et ouvrit la porte.

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16 mai 2013

L'âme humaine puise sa substance dans des expériences inédites.

Clémentine001zoulou

Les rayons du soleil m'arrachent les yeux, c'est comme si il me crachait son hégémonie à la gueule. Le paysage, au loin, titube à cause de la chaleur, l'illusion d'optique me donne l'impression qu'il divague, comme moi. Je ne sais plus où je vais, vais-je encore quelque part ? La femme à côté de moi sur ce banc deglingué et poussiéreux est marqué par le temps, par les épreuves et les expériences. Les bras croisé, le regard vague, elle semble sereine, et tout à coup je l'envie. Je suis un être empli d'espoir, que vais-je devenir si j'abandonne ? Plus rien, je serai vide. Alors je me lève, que le soleil aille se faire foutre. Cette vieille femme, sans le savoir, m'a rappelé ce pourquoi je suis là, sur cette route, seule. Avant de repartir, je ferme les yeux un instant, sent la chaleur me transpercer les paupières, et j'aime ça. Je souris. Me revoilà, satané destin.

15 mai 2013

On ne meurt pas d'une overdose de rêve.

 

concert

 

Je ferme les yeux, laisse cette voix dévorer mes oreilles, se frayer un chemin dans ma gorge, frôler mon cœur, arracher mon estomac, balayer mon intestin grêle. Je sens mes cellules absorber chaque note de musique. Quatre de mes cinq sens semblaient avoir disparu. Entendre, écouter, ressentir. Et c’est tout. Je rouvre les yeux. Les projecteurs m'aveuglent le temps de l’accommodation, je revois tous ces gens qui m’entourent, dans le même état de transe que moi, je comprends tout à coup le sens du mot osmose. Dans le stade bondé, tout le monde devait être heureux. Juste là, à cette seconde précise. Après le concert, nous retrouverons nos vies si banales, si ennuyeuses et si pathétiques, mais à cette seconde précise nous sommes ensemble, et c’est tout ce qui compte. A la dernière note, la pluie se met à tomber, brutalement, c’est magique. Lorsque le chanteur  susurre des remerciements dans son micro, je crie, de toutes mes forces. Puis les projecteurs s'éteignent, les milliers de personnes présentes ont l’air abasourdi. C'est fini.

15 mai 2013

Dans chaque rue il y a un inconnu qui rêve d'être quelqu'un, seul, oublié, il cherche désespérément à prouver qu'il existe.

 

james dean

En réalité, tu es attaché à une laisse, avec elle, tu sais, tu ne vivra pas réellement. Mais tu as fait ton choix, et je le respecte. Tu vas me manquer, parce que tu me faisais vibrer. J'aime les hommes comme toi, mais tu es amoureux d'elle. Il faudrai peut être que tu me revois, moi et ma liberté. Tu sais, ma chair, mon corps t'arrachera à cette aliénation. Lorsque nos deux corps fusionneront, tu oublieras et tu comprendras qu'il faut que tu refuses d'être asservis à ces chaînes. Mais on ne se reverra pas, tu ne me regarderas plus, tu ne me toucheras plus parce qu'elle t'en empêche.

Adieu, cow boy.

15 mai 2013

C'est avant l'aube qu'il faut partir à l'insomnie du monde.

bob_dylan_-_cigarette

Ces années là furent les plus folles, les plus tumultueuses et les plus malsaines de ma vie. Ces années là, j’étais heureuse. J’errais dans un espace clos, mon esprit était fermé à toute éventualité de changement, je détestais ma routine mais je m’y complaisais. Plusieurs fois néanmoins, des angoisses, des envies incessantes de partir loin déchiquetaient mon âme, plusieurs fois j’ai pleuré, en regardant par la fenêtre de ma chambre, par la fenêtre de mon désespoir, souvent il pleuvait. C’est dingue comme la pluie me rend sereine, surtout quand une larme du ciel se brise sur le double vitrage. Il me prenait parfois, par compulsion, par envie, ou sans aucune raison, de coller ma tête sur la vitre froide, de frissonner, d’aimer ça. Je me disais que c’était ça la vie, frissonner et aimer ça.  C’était comme des soirs de lucidité, où je savais que ce monde n’allait pas avec moi, que je ne pourrai jamais m’y laisser embrigader, me laisser asservir par cette société, que je valais mieux que ça. Mais qu’y étais-je, si ce n’est une gamine de dix sept ans, qui sentait trop, et tout le temps, qu’elle voulait s’en aller. Qui étais-je pour croire que moi j’y arriverai, à m’arracher à ce sinistre et cynique troupeau ? Alors je m’endormais, pas plus avancée qu’avant.

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15 mai 2013

Devenir immortel et mourir.

 

12

 

Elle regardait le béton, fermait les paupières, tirait une taffe sur sa clope, rouvrait ses yeux pour admirer la fumée s’échapper de sa bouche. Soupirait. Elle attendait, elle ne savait pas trop quoi. Un signe peut être, un désir ardent sûrement, ou tout simplement qu’il se passe quelque chose. Elle avait froid, le mois de décembre était particulièrement rude. Au loin, un père noël en plastique était accroché à la fenêtre du 7e étage d’une tour HLM. Il se balançait au rythme du vent glacial, le sourire aux lèvres. Elle leva la tête vers le ciel, ouvrit la bouche pour que quelques flocons se posent délicatement sur sa langue. Elle était prise d’une nostalgie douce amère, c’était la fin de quelque chose, plus rien ne serait plus jamais comme avant, aussi insouciant et joyeux. Un visage se dessinait dans son esprit, elle secoua la tête pour ne plus y penser. Tout sauf lui. Elle avait l’impression d’être l’héroïne pathétique d’une série B, à encore penser à ce garçon alors que lui l’avait sûrement oublié. Elle avait pourtant ressentie ses moments avec lui si intensément, il suffisait qu’il la touche pour qu’elle se sente vibrer. Etait-ce du désir ?

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Comme un éclat de rire vient consoler tristesse.
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